Épisode 8 : Sur la route du bout du monde !

Et beh, c’est pas la porte à côté le bout du monde. Je parle bien sûr d’Ushuaia dans la région de la Terre de Feu, notre prochaine destination cible. Quelques étapes sur la route :

El Chaltén autoproclamée capitale nationale du trekking

Épuisés, lessivés de notre passage de frontière à pattes. Nous arrivons dans l’auberge dont nous rêvions depuis des jours : confort, calme, chaleur, wifi,… NADA ! On aurait dit une ambiance d’hôtel lors d’un SpringBreak, à Israël. Musique à fond jour et nuit, cuisine saccagée avec des restes de mal bouffe et d’alcool, des gens qui parlent forts, qui chantent… HORRIBLE. Réflexe de ZZ, on regarde sur internet s’il est possible de se connecter à une enceinte pour pouvoir leur couper la musique. Compliqué sur téléphone. Puis Victor, à bout de nerf au milieu de la nuit, parvient à réserver un autre hôtel pour la nuit du lendemain avec le peu de wifi qu’il capte. Une nuit, pas plus.

Dans notre nouvel hôtel, on planifie notre trek au calme. Camille s’inquiète au moindre dénivelé, traumatisée par le Lago del Desierto. Mais on a un plus gros problème : la météo. Dur dur de savoir ici le temps qu’il fera. Chaque source a des informations différentes, voire opposées. Tant pis, on se lance. Au programme, trois jours/deux nuits, une trentaine de kilomètres et de superbes paysages.

Jour 1 : destination Lago Torre, au pied du Cerro Torre, 10kms, nuit au campement d’Agostini.

Jour 2 : destination Lago de los Tres, au pied du Fitz Roy, 14kms, nuit au campement Poincenot.

Jour 3 : destination El Chaltén, objectif bière & burgers au B&B, 10kms.

Bilan d’El Chaltén :

  • C’est hyper beau, il y a de magnifiques randonnées, MAIS faut avoir un peu de chance pour profiter au maximum des paysages. La météo est très capricieuse.
  • Le vent patagonien, c’est chiant. Surtout pour installer/désinstaller la tente et cuisiner. On a réussi à faire un riz sauce forestière, sans champignon, mais avec des vrais morceaux de forêt.
  • Aussi, c’est la première fois qu’on voit autant de touristes dans une ville. On a eu l’occasion de dire 357 fois « holà » sur le sentier du Fitz Roy

    El Calafate & le parc national Los Glaciares

  • Trois petites heures de bus et nous voilà arrivés à El Calafate. Globalement, on retrouve la même ambiance touristique/montagnarde/touristique, mais en plus grand. La ville est vaste, mais seule la rue principale est animée. C’est ici que l’on va passé le nouvel an ! On se fait plaisir au camping El Ovejero. On parle bien sûr de bouffe. On a cuisiné tourte à la viande, tartiflette argentine, brownie… Le camping a aussi un restaurant (La Marca) : une parilla libre qu’on recommande ! Viandes grillées au barbecue et bar à salade à volonté. On a même eu l’occasion d’assister à la tonte d’un monte avant de le passer au grill. On a rencontré trois français pour fêter le nouvel an, à partager nos récits de voyage autour de quelques verres. Deux d’entre eux ont acheté un 4×4 et se déplacent avec. Ils font des vidéos super sympas si vous voulez jeter un œil : Onandoffivisuals. C’est deux trois jours nous ont aussi permis d’achever notre difficile quête de GoPro. Enfin, on a trouvé un magasin qui vend un unique modèle (la Hero 2018) qui fera très bien l’affaire ! Achat en ligne passé, plus qu’à espérer qu’elle arrive dans les temps.
  • Assez de la ville, vamos à la campagne. Direction le camping Lago Roca à une cinquantaine de kilomètres. Le camping est vaste, super bien aménagé et tenu par une famille chaleureuse. Au programme : barbecues & randonnée au Cerro Cristales. Au sommet, point de vue à 360° d’où l’on peut apercevoir (du moins, deviner) le glacier Perito Moreno, le Fitz Roy et même les aiguilles de Torres del Paine. Grosse ascension, plus de 1000m de dénivelé en 3 heures et des rafales de vent incroyables !
  • Dernière étape avant de quitter la ville : el famoso Perito Moreno.

Petit point culture sur ce glacier :

    Un glacier se compose généralement de deux parties :
    • La première où s’accumule la neige qui se transforme en glace se nomme la zone d’accumulation.

C’est un des rares glaciers qui ne régresse pas, notamment grâce à sa zone d’accumulation qui représente 70% de sa taille.

Sa zone d’accumulation est profonde de 400m, puis se réduit progressivement à 150-190m au bas du glacier (30 à 70m hors de l’eau + 120 dans l’eau).

Il recouvre une vallée d’environ 4km de large.

En descendant de la vallée, le Perito Moreno coupe le lago Argentina en deux parties. La partie nord du lac, peu alimentée en eau, reste stable, tandis que la partie sud se remplie de plus en plus. On observe donc un déséquilibre entre les deux bras du lacs pouvant aller jusqu’à 12 mètres de haut. Lorsque ce déséquilibre est trop important, la pression de l’eau du bras sud casse le Perito Moreno. C’est la Big Rupture. Le lac s’équilibre alors en environ deux jours. Ce phénomène à lieu environ tous les deux ans (la dernière Big Rupture à eu lieu en mars 2018).

Bref, nous on a marché dessus et on a vu un morceau de quelques tonnes se décrocher. Un spectacle puissant et un paysage comme venu d’une autre planète. Eeeeeeeet on a pu tout filmer grâce à notre nouveau joujou ! Bon tout ça, ça a un prix quand même. Il faut savoir que c’est le seul endroit du parc national Los Glaciares où on vous demande de payer l’entrée (700 pesos soit 18€ par personne). A cela s’ajoute l’excursion qu’ils appellent ici mini-trekking pour poser les pieds sur la glaciers une bonne heure mais avec 50 autres personnes qui coûte une centaine d’euros par personne. C’était notre cadeau de Noël. Ah oui, aussi fou que ça puisse paraître, on a retrouvé Hayal, rencontrée à Iguazù à l’autre bout du pays ! Peut-être la recroisera-t-on à Ushuaia, affaire à suivre…


Ushuaia, tierra del fuego, le bout du monde

Ça y est, nous sommes arrivés au bout du monde. Le voyage était pas facile.. Petite sieste au terminal de bus avant le départ à 3h du matin, puis 6h de trajet jusque Rio Gallegos, de là on prend un nouveau bus, tampons d’entrée au Chili, de sortie du Chili et enfin d’entrée en Argentine. Il est 21h, et on n’a rien réservé. Camille pensait qu’il serait simple de trouver un endroit où dormir, pour pas cher, en pleine saison dans l’une des destinations les plus touristiques du monde… Naïve. Du coup, on se lance à la recherche d’un lit. Premier hôtel : premier refus, complet. Deuxième hôtel : refus, complet. Troisième hôtel : je vous laisse deviner.. Quatrième hôtel : un couple a réservé mais n’est toujours pas arrivé, espoir. On continue nos recherches. Cinquième hôtel : il est possible que le gérant nous laisse poser la tente dans le jardin de l’auberge en dernier recours. OK. Six, sept, huit : complet. Tous les hébergements du centre-ville sont complets, hors les hôtels 5 étoiles à 200€ la nuit. On retourne voir pour la tente. Le propriétaire nous jèterai froidement un « no » sans même nous regarder. OK. Il est 23h, on s’imagine déjà demander au commissariat de nous héberger, ou pire, dormir sur un banc. On tente quand même de retourner à l’hôtel Aonikenk en espérant que le couple ne soit pas arrivé. Hallelujah, ils sont pas là, on a la chambre ! Un poil cher (46€ la nuit) mais la vue est cool et le petit dej inclus ! Soulagement et merci Camille.

Dès le lendemain, on profite que le soleil pointe le bout de son nez pour faire les touristes de base. Le matin, petite randonnée au Laguna esmeralda. On sent que nos jambes tiennent mieux le choc qu’il y a deux mois. Tellement rapides qu’on arrive au parking deux heures avant le bus de retour. Pas envie d’attendre, on s’essaye au stop, et on n’est pas déçu ! En moins de dix minutes, un couple d’argentin nous prend à bord de leur belle Mercedes. A bord, bonne discussion et surtout des churros fourrés au dulce de leche, bien mieux que le bus qui passe Despacito. On se rend compte de nos progrès quand on arrive à tenir une discussion correctement avec un argentin, et ça, ça fait bien plaisir. L’après-midi, sortie en gros catamaran pour aller voir pingouins, lions de mer et albatros sur le canal de Beagle.

Deuxième jour, direction le parque nacional Tierra del Fuego en stop. On tombe sur un gardien du parc au bout de cinq minutes seulement qui nous amène jusque notre terrain de camping. On profite encore du soleil pour se balade sur les petits sentiers aux alentours. Nuit très froide. On a très mal dormi. C’est la vie. Grosse rando en ce troisième jour : le Cerro Guanaco. On commence à s’habituer à monter 1000m de dénivelé. En haut, une vue panoramique allant d’Ushuaia jusqu’à la fin de la Cordillère des Andes. Waouh. Dernier jour, retour en stop. Ça marche vraiment bien ici. On s’offre un bon restaurant de produits marins : king crab pour Vico et Merluza negra grillé pour Camille. On va boire une bière avec notre chère Hayal pour partager nos péripéties depuis Bariloche.

Bref, Ushuaia c’était pas non plus la folie en terme de paysage/nature comparé à d’autres coins de la Patagonie comme El Chaltén. Mais ça reste un endroit iconique. On n’est pas non plus allés à Torres del Paine, c’est trop un business touristique, faut tout réserver et le parc est hyper cher. Une prochaine fois peut-être ! Ou alors ce sera la croisière en Antarctique, qui sait !


Prochaine destination : la Peninsulà Valdés sur la côté atlantique. On s’est payé un avion car pour la première fois c’était 20€ plus cher et beaucoup plus pratique !

Suerte !

Cam & Vico

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