Épisode 19 : À la découverte des incas.

Ca y est, on quitte la Bolivie. Après avoir dépensé nos derniers Bob, on monte dans le bus qui nous dépose à Puno, au Pérou. Ici, on a une correspondance pour aller jusqu’à Cusco. Normalement, c’est déjà payé et ça dure 30mn. C’était sans compter sur le fait que les boliviens ne se préoccupent que de leur partie du trajet. Au final, le bus qu’on devait prendre ne part pas donc soit on part dans la nuit, soit on paye un supplément. On a payé. Ça commence bien.

Cusco, l’empereur mégalo. #VousAvezLaRef?

Après un voyage sans fin (3h de retard), on arrive à la gare routière de Cusco. Il est tard, on est fatigués. Un mec nous dit : taxi por la plaza de armas, 20 soles. On savait pas trop ce que ça valait jusqu’à ce que le taxi officiel arrive et nous dit que c’est 5 soles le prix du trajet. Le premier s’en va dégoûté d’avoir raté des touristes de si peu.

On profite de nos quelques jours à Cusco pour visiter cette jolie ville. L’ambiance est sympa. On déniche une super crêperie, la Bo’M, qui fait d’excellentes galettes de sarrasin où même le fromage a du goût #MerciJulia. La pizzeria d’en bas de chez nous est aussi excellente. Elle couvrira nos événements KohLanta et GoT.

On s’offre la découverte de la Rainbow Mountain. C’est le deuxième après celle en Argentine. Celle-ci est récente et attire la foule car il y a quelques année, elle était recouverte d’un glacier. Notre agence part très tôt le matin, à 3h. On se lève à 2h30, c’est la première fois dans notre voyage. Étrangement, c’était pas si dur comme on s’est couché à 18h. 3h de trajet et petit dej inclus, on arrive vers 6h30 quasiment les premiers (c’est l’atout marketing de notre agence en même temps). On se rendra compte au retour de la chance qu’on a eu. Dans notre groupe, il y a que des vacanciers et pas de voyageur (c’est Pâques). Qu’est ce qui nous fait dire ça ? La moitié du groupe se paye un cheval pour faire la moitié du chemin qui monte légèrement. L’autre moitié galère pour marcher ces 3kms en altitude. Nous, on est bien. On arrive en haut, il y a quasiment personne et le temps est encore assez découvert. Pause photo.

On apprécie la vue. D’autant plus que quand on regarde en bas, on aperçoit des hordes de touristes. Ouf, c’est le retour pour nous ! Le parking est blindé par une centaine de bus garés n’importe comment. Il n’y a plus aucun cheval au départ. Le flux d’arrivée est continu. Le guide ne déconnait ps quand il parlait de 2500 personnes. La vallée se couvre. On a faim. On est content de partir, il est 9h30. Un buffet et on rentre.

On garde ce rythme du sommeil car le lendemain, on part pour notre futur challenge : le trek du Salkantay.

L’éprouvante marche jusqu’au Machu Picchu.

Jour 1 : de Cusco à Soraypampa. 25kms. 1450m de dénivelé +.

Le réveil sonne. Il est 3h30. Deux fois de suite ça fait beaucoup ! Camille réclame 30min de sommeil en plus. On n’est pas trop trop pressés.

Le réveil résonne. Cette fois, il est 4h et on a pour objectif de prendre un taxi collectif à 5h.

Pas de petit dej, c’est parti pour le collectivo. On a de la chance, il se remplit assez vite et on part vers 5h30. On arrive à Mollepata vers 7h30, frais et motivés pour la grosse journée qui nous attend. On croise les premières agences et quelques personnes qui se lancent également en autonomie : 5 français et 2 autrichiens, qu’on recroisera régulièrement les prochains jours.

On a deux cols à passer aujourd’hui pour pouvoir apercevoir le Salkantay, star du coin. Beaucoup de boue au début, le premier col se passe assez vite, sans croiser d’agence. Le temps se couvre sur le deuxième col en début d’après-midi, une petite pluie de con nous fait sortir les kways.

Les 7 derniers kilomètres jusqu’à notre camping du soir se font le long d’un aqueduc creusé dans la montagne, donc plutôt plat. Sur le dernier kilomètre, le temps se dégage, laissant apparaître Soraypampa et le Salkantay. On pose la tente dans un petit camping sommaire puis on se lance notre dernier défi de la journée : monter jusqu’au lac Humantay.

Les deux petits kilomètres sont terribles, même sans nos sacs. 400m de dénivelé qui nous demanderont 1h30 d’effort, mais le lac à l’arrivée est superbe. L’eau est limpide.

On redescend avec la tombée de la nuit, vers 18h30. On s’offre un peu de sucre avec une bouteille de coca à 5€, puis il est temps de cuisiner. Riz/thon/œuf dur pour le lendemain midi et une bonne soupe en sachet pour ce soir. Ça réchauffe, on est fatigués, on s’endort vers 20h.

Jour 2 : de Soraypampa à Collpapampa. 20kms. 800m de dénivelé + puis 1800m de dénivelé -.

Lever 6h30. Œuf dur, fruits secs, mate de coca, lavage de dents et pliage de tente. 7h30, on est parti pour 8km d’ascension et 800m de dénivelé. On y va tranquille, parce que derrière y’a 12km de descente. La nuit a été fraîche et le sol un peu dur. On se lance à la conquête du Salkantay ! Les agences sont parties avant nous, ce qui est agréable. Par contre, on se fait doubler par toutes les caravanes de mules de ces feignants.

Le gros de la montée se fait par les 7 serpientes, une côte en zigzag de 7 virages. Ça fait mal aux jambes et à la respiration, mais globalement ça se passe bien. On termine l’ascension en 4h, puis on se pose au dessus du lago Salkantaycocha, d’un magnifique bleu turquoise, au pied du géant. Le temps est parfait. On mange notre repas préparé et mis en sachet la veille. Les dernières agences quittent enfin le lieu et nous laissent en profiter seuls. Victor ramasse un premier gros coup de soleil sur la gueule, mais on en tirera un certain bénéfice plus tard.

Il est l’heure de descendre. Les premiers kilomètres sont agréables, d’autres muscles travaillent. Mais les 5 derniers sont sans fin. Chemin dans un sale état (merci les mules), ampoules qui se forment, pieds qui fatiguent, genoux qui flanchent…C’est long ! Les deux derniers kilomètres nous poussent à bout, mais on se force afin d’atteindre un second village. On a en tête de faire un peu plus de kilomètres les jours 2 et 3 pour dormir au col de Llactapata le jour 3, avec vue sur le Machu Picchu. Bel objectif…

On parvient finalement au village, où une famille tenant une petite épicerie nous propose l’arrière de son jardin. L’herbe est belle et épaisse, on s’offre la douche à 10 soles et on aère nos pieds pour qu’ils récupèrent. Enfin, cuisine et au lit à 19h !

Jour 3 : de Collpapampa à Llactapata Sahuayaco. 18kms. 780m de dénivelé -.

On a bien dormi cette nuit. On se lève à 5h30. On s’offre le luxe d’un petit déjeuner local pour 16 soles : café, sandwich à l’œuf brouillé, tomate et banane plantain grillée. On part à 6h30 après avoir vu les premières agences défilées. Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre le col de Llactapata d’où l’on peut voir le Macchu Pichu. Au programme : 16kms de descente dans la vallée puis 6kms d’escaliers incas. Ça fait beaucoup mais on tient vraiment à dormir là bas pour la vue. On n’est pas trop courbaturés mais on est faible et nos pieds (surtout ceux de Camille) décèdent.

Le chemin est sinueux, étroit, tout le long de la rivière. On n’avance pas très vite. De plus, on se retrouve parfois à faire la queue derrière les 40 personnes et leur guide. On est au cœur de la forêt et les petits passages de cascades sont magnifiques. Sauf que ce chemin a des travers. Parfois il y a plusieurs issues et souvent elles sont à des détours. Pourquoi des détours ? Il y a de nombreux éboulements dans ces vallées, spécialement durant la saison des pluies (Décembre-Février). Vous allez me dire : c’est bon passé ! Nous aussi. On avait entendu parler d’un gros éboulement en Janvier mais on s’est dit que c’était réglé.

À un moment, les agences traversent la rivière pour rejoindre la route de l’autre côté. Ah ! Enfin on est tranquille. On parcourt un premier kilomètre. Étrangement, le chemin semble peu utilisée (herbe verte, peu de traces de pas dans la boue…). On traverse un premier éboulement où le chemin est étroit et à pique, mais ça passe. Confiants, on continue jusqu’à tomber nez à nez sur le cul d’un enfant local en train de pisser sur notre chemin. Bizarre. On attend dos tournés. Et la, c’est le drame. Sa mère était en train de recréer un chemin au milieu d’un éboulement, armée d’une pioche. On la regarde plein d’espoir. Elle nous regarde désespérée, faisant des grands signes : « cassez-vous ! ». Bref, on a fait demi-tour. On a perdu 3,2 km dans notre mésaventure.

À ce moment là, on a compris que le Macchu Pichu ne sera pas pour ce soir. On avoue, on est soulagé. Du coup, on reprend la route. On adapte l’itinéraire. On s’arrête à 16kms aujourd’hui à Sahuayaco. Il fait une chaleur incroyable et désagréable ! La route est en plein soleil. Victor a repris un coup de soleil, sur son coup de soleil !

TIPS du trekkeur frileux : ne mettez pas de crème solaire pendant votre randonnée. Les coups de soleil sont un moyen efficace et pas cher pour chauffer la tente la nuit !

Fin de journée à 15h. On ressent bien la fatigue des 57kms derniers. On en profite pour soulager nos ampoules et aérer nos pieds. Douche chaude. Lavage de linge. Une soupe et au lit.

Jour 4 : de Sahuayaco au col de Llactapata. 9kms. 830m de dénivelé +.

Aujourd’hui c’est le jour J. LE JOUR DES MARCHES DES INCAS. Heureusement il n’y a que 9kms de montée et c’est tout. Camille redoute ce moment. Elle déteste les marches. Et son état de fatigue limite amplement sa tolérance à l’effort voire même dégrade son humeur. Mais, le dieu inca s’est avec nous aujourd’hui. Et oui, ce qui devait être LE PIRE moment du trek n’était qu’en fait un petit chemin ascendant longeant le flanc de la montagne. On arrive au niveau d’une petite cabane. Pause jus d’orange frais et balançoire dans le vide.

Sur ce chemin, les mules sont interdites. Il n’y a qu’une seule agence qui prend donc cet itinéraire. Leur solution : des mules humaines. Ces fainéants de touristes font porter les tentes et affaires personnelles par des péruviens bossus. Les pauvres…

Les derniers kilomètres sont extrêmement boueux. On rentre dans une sorte de forêt tropicale humide et brumeuse. Super. Ici, on est sensé avoir un magnifique point de vue sur le Machu. On a volontairement adapté notre itinéraire pour dormir sur ce sommet. Et on y voit quedal. Serait-ce un nouveau coup de la malédiction des sommets ? …

Faute d’être accueillis, on s’installe tout de même dans le camping. L’agence est logée à la même enseigne. La vue commence à se dégager. La brume se lève, laissant apparaître le Machu dans ses monts. On aperçoit même un bout du Salkantay. C’est magnifique. Nos papilles se réveillent à la douce odeur des cuisine de l’agence. Pour nous, ce sera comme d’habitude : une soupe et au lit.

Jour 5 : de Llactapata au pied du Machu Picchu. 17 kms. 800m de dénivelé -.

Réveillés à 6h30, personne ne vient nous demander de payer. On se barre. On entame la descente de Llactapata jusqu’à Hydroelectrica, environ 8kms. Le sentier est boueux et vertical. On n’avance pas très vite. Camille entend un bruit de pas de course. C’était bel et bien les mules humaines qui déballaient la pente à toute vitesse. RIP leurs genoux.

Une fois à Hydroelectrica qui sera notre base de retour à Cusco, il nous reste les 8 derniers kms qui longent la voie ferrée. On s’offre un petit casse croûte et c’est parti. Le chemin s’annonce long et rébarbatif. La seule attraction sera le passage du petit train ! Au bout de 6kms, toujours rien. C’est décevant. On commence à croiser les personnes qui reviennent du Machu Picchu. Parmi elles, toutes les personnes qu’on a croisé sur le trek. Les français nous donnent quelques conseils qui nous font changer nos plans. Au lieu de dormir deux nuits à Aguas Calientes (la ville la plus proche – 2 kms – du Machu), on va poser la tente dans un camping conseillé au pied de l’entrée. On ne dormira qu’une nuit en partant tôt pour le Machu et en rentrant en début de matinée.

Une fois installés dans le camping, on marche jusque Aguas Calientes SANS NOS SACS #LIBERATION ! On y achète nos places pour le lendemain. Dommage, il n’y a plus de dispo avant 8h (vous chercherez le fonctionnement des entrées sur internet). Un petit resto. On rentre à la maison pour caresser nos petits chats. Victor est aux anges. Il est 19h. Une soupe et au lit.

Jour 6 : Du Machu Picchu à Cusco. 15kms. 450m de dénivelé.

5h30. Petit dej, pliage de tente et ultimes caresses de chat. Trois petits kilomètres et 450m de dénivelé tout en marche, c’est le programme de notre mise en jambes. On règle ça en 45mn, nos muscles nous soulèvent comme ils ne l’ont jamais fait avec nos 10kg de moins. On double tout le monde, ça doit être l’effet Salkantay. On se retrouve à 7h15 devant l’entrée, mais nos billets ne sont que pour 8h.

On tente le coup des touristes qui comprennent rien, mais on se fait refouler. Essai numéro 2 : on essaie de paraître blaser et de faire un peu pitié. Ça marche, il est 7h30 et on rentre sur le site du Machu Picchu.

(Je sais pas quoi dire à part qu’il fait pas beau #NoGuide). Bon, la brume a renforcé le côté mystique du Machu. On s’est baladé sur le site 3 heures. En réalité, tu ne peux pas trop te balader comme tu veux. Il y a un circuit à suivre et si tu loupes une étape et bien c’est tant pis pour toi, impossible de faire marche arrière. Au bout de 3h, le site s’est transformé en réelle fourmilière humaine. Il est temps pour nous de partir.

La descente se fait en 25mn en dévalant les marches en courant. On repasse prendre nos affaires au camping, un petit sandwich puis on se lance sur les 8 ultimes kilomètres, jusqu’à Hydroelectrica d’où on espère trouver un collectivo facilement pour Cusco. Et là, c’est le déluge. On est entièrement trempés, jusqu’au slip. Ça se calme sur les deux derniers kilomètres pour nous permettre de sécher un peu. Arrivés à Hydroelectrica, on se fait directement alpaguer par un taxi. Le prix est ok (un poil moins cher que si on avait réserver quelques jours avant depuis Cusco), et le mec nous dit qu’on part dans 20mn. Haha.

Au bout de 30mn, on montre nos premiers signes d’impatience…un peu en vain. Au final, entre faux départs et arrêts pour récupérer du monde, s’écoulera 1h30. Nous qui ne rêvions que de notre lit, les 7h de trajets qui s’en suivirent furent particulièrement longues.


Ainsi s’achève notre périple Machu Picchien. De bons souvenirs et des pieds qui mettent du temps à s’en remettre. De retour à Cusco, on reprend nos bonnes habitudes : dormir, pizza, séries, galettes et dormir. Notre prochain arrêt sera Arequipa, où nous irons explorer le plus profond canyon du monde : le canyon de Colca.

Ciao,

Cam et Vico.

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