Tupiza, point de départ de l’excursion numéro uno en Bolivie… pour les Français !
À peine arrivés, on se met à la recherche de THE agence, celle qui s’occupera de notre périple jusqu’au Salar d’Uyuni. Accompagnés de notre couple Nantais, Marine et Johan, nous visitons les quelques agences repérées via nos guides et internet. Nous partons avec Alejandro Adventure, après une petite négociation (on n’est vraiment pas très bons).
Départ dans deux jours !
Dernière journée avant le départ, nous visitons les environs de Tupiza à cheval. Paysage de far west, nous parcourons les différents canyons comme des cowboys. Camille exulte. Depuis le temps qu’elle rêve de faire du cheval !
On se laisse prendre au jeu, quelques galops, cinq heures, une petite averse et un bon mal de cul à l’arrivée.
Lundi 2 avril, 7h. Nous partons pour 5 jours en 4×4. Au programme, la traversée du Sud Lipez. Puis, on remonte vers le nord pour découvrir le désert de sel.
Jour 1 : c’est parti mon kiki !
300kms de piste nous attendent, soit environ 10h à bord de notre bolide. On découvre notre chauffeur Mario, notre cuisinière Lucie et un autre 4×4 qui fait le même trajet que nous ! Nous sommes au final neuf français : les nantais, un couple de région parisienne (Faustine et Thibault), une famille (les cousines Chloé et Charlène, accompagnées de tonton René) et nous. On sait pas pourquoi, mais tous les français partent depuis Tupiza.
Tout au long de la journée, on découvre des formations géologiques improbables. Le guide nous explique que ces roches sont modelées par le vent et la pluie. On retiendra la ciudad del Inca. Avec ces parois sableuses verticales sur plusieurs niveaux, on peut s’imaginer un château de sable géant.
Quelques passages plus ou moins secrets nous permettent de pénétrer la forteresse, via d’étroits couloirs tout en hauteur. Un lieu un peu mystique.
Le soir, la route nous menant à notre premier campement contourne un volcan de 6km et 8 petits mètres de hauteur. Nous l’avons vu se dresser devant nous, tel un mur au sommet blanc, alors que nous étions déjà à plus de 4800m d’altitude. Nous le toisons du regard, prêt à relever le challenge qu’il nous lance, jusqu’à ce que la nuit mette fin à cet affrontement. À demain.
Vers 22h, nous arrivons finalement à notre logement du soir. Basique. Lucie fait parler ses talents de cuisinière. On profite de la petite heure d’électricité fournie par le groupe électrogène pour charger caméras et go pro. On découvre notre groupe, l’ambiance est super, le feeling passe bien. Mais on ne traîne pas. Demain, on se lève tôt.
Jour 2 : Le volcan Uturunku.
Levé 5h. Petite omelette, petits pains, un café et c’est parti. On traverse des rivières, la voiture s’enlise dans des dunes, puis on est finalement arrêtés par la neige. Le 4×4 nous monte à 5400m, les 600 derniers seront pour nos jambes. On s’équipe. Gants et bâtons viennent s’ajouter à mes nombreuses couches de vêtements. En bas, legging et pantalon de randonnée. En haut, tee shirt merino, polaire, doudoune et kway gore tex triple couche (aiiiggt ça sort le vocabulaire technique).
Notre guide, un bolivien de 72 ans nous emmène pour sa 347ème ascencion. L’homme est impressionnant, la légende dit même que c’est le guide officiel de la NASA pour l’un des volcans du coin. Aaaah la Bolivie !
À son petit rythme, il emmène notre file de 11 personnes. Petit rythme ? Victor a fait un petit sprint de 20m pour aller pisser, il lui a fallut 3mn à respirer à plein poumons pour m’en remettre. Donc oui, petit rythme, mais c’est bien. D’autant que le zozo va à la même vitesse sur le plat qu’en côte à 40 degrés.
La montée jusqu’au 5800m se fait en redecouvrant notre respiration. Ce n’est pas naturel, nous devons forcer de grandes inspirations pour ne pas être en manque d’oxygène. Chaque parole et gorgée d’eau nous essouffle. Mais, petit pas par petit pas, nous parvenons à ces 5800m.
Chanceux que nous sommes, pas de mal de montagne pour nous. Les feuilles et le maté de coca aident.
Les 200 derniers mètres de dénivelé sont différents. La pente est plus rude, nos zigzag nous font traverser des champs de glace.
Le temps est affreux, vent froid et petits grêlons donnent un ressenti de -6 degrés. Nous avons tous plus ou moins abandonné l’idée du point de vue et ne sommes là plus que pour la performance.
Vous voyez quand vous vous levez trop vite de votre lit et que votre tête tourne un peu ? Voilà ce qu’on ressent lors d’un effort « intense » à 6000m. L’équilibre est précaire !
Le vent redouble de froideur lorsque nous arrivons au sommet, traversant nos nombreuses couches de vêtements.
La vue n’est pas la, mais nous sommes tous fier de notre performance !
Vous vous doutez bien qu’après cet effort, on a tous dormi dans le 4×4. Même le chauffeur qui n’a pas fait l’ascension s’endormait… Après quelques heures de route et quelques arrêts photos, on arrive dans notre deuxième étape hôtel, tout aussi basique. Le petit plus non négligeable : des thermes naturels. On se plonge donc dans cette eau à 40 degrés la nuit tombée pour se relaxer en observant les étoiles. Lucie nous apporte des bières que l’on compartimos ! Une canette pour tout le monde, que l’on se passe de main en main. #LALUZ
Jour 3 : France vs Bolivie
On vous passe les premiers arrêts qui n’étaient pas exceptionnels :
– un lac blanc pas très blanc.
– un lac vert mais le changement de couleur s’effectue à 12h, on y était vers 10h.
– des geysers qui n’étaient que des fumerols de souffre qui puent.
Après la pause manger, on est un peu déçus par cette matinée et le temps n’aide pas du tout (nuage, neige et froid de canard).
Heureusement, les guides nous déposent au bord de la laguna Colorada. C’est le rayon de soleil de notre journée et en plus le temps se dégage ! Le lac est de couleur rose orangée. Elle provient de la forte concentration d’une algue rouge dans ses eaux. Plus grand lac du coin, sa profondeur ne dépasse pas les 45cm. Petit coin de paradis pour les flamants roses.
D’ailleurs, plus un flamant est vieux, plus il est rose, car plus il a mangé de ces algues. Et Victor qui pensait que cela venait des crevettes. À moins que les crevettes aient cette couleur elles aussi à cause de ces algues ? Si un ornithologue passe par là et à plus de précisions, qu’il n’hésite pas à lâcher un commentaire.
Le soir, toujours pas de douche chaude à l’horizon, ou du moins, pas sans supplément. Les guides nous proposent un match de foot. À 4000m, on n’est pas sereins mais on met en jeu les douches gratuites. Nous les français, ces vieilles pinces, avons tout donné pour ce match. Victoire écrasante française, 9 à 2, les boliviens ont mal à leur égo.
Douche, à table, puis petite soirée improvisée avec le groupe au complet. L’extinction du groupe électrogène vers minuit met presque fin à la soirée mais on décide de prolonger à la frontale dans les chambres.
Jour 4 : Coucher de soleil à Uyuni.
La journée démarre tranquillement avec quelques formations rocheuses : en forme de coupe du monde et d’un dromadaire. On dirait que le guide n’a pas digéré la défaite de la veille et nous fait marcher !
Nous continuons avec la ciudad italiana perdida. On ne voit pas trop l’origine du nom mais l’endroit est sympa. Plusieurs amats de roches, propices à la grimpette, permettent de réaliser quelques belles photos sur fond de monts enneigés.
Le prochain arrêt est un point de vue sur le canyon del anaconda. Assez profond et étroit, son nom lui vient du petit ruisseau qui le serpente. Avant dernier arrêt de la journée, la laguna negra. Le 4×4 s’enfonce dans un petit canyon par un passage étroit. La fin se fera à pied. Le sol est recouvert d’herbe bien verte, un peu marécageux. Le contraste avec les roches ocres est magnifique. Nous avançons en sautant par dessus ruisseaux et zones humides, jusqu’à un lac. Tous à la file indienne, on se croirait en colonie de vacances. Nous grimpons finalement sur un des côtés du canyon pour avoir un point de vue sur le lac. L’endroit est magnifique et grouille de ces petits animaux étranges, mi lapin, mi chinchilla.P
Après un bon repas, nous avalons les dernières heures de route qui nous séparent du désert de sel. Après avoir posé nos affaires à l’hôtel, nous nous y rendons pour le coucher de soleil. La fine pellicule d’eau est là, le reflet est magnifique. Petit apéro avec bières, vin et de quoi grignoter. Un peu de musique, et on est bien.
On est tellement bien qu’on décide de poursuivre la soirée au karaoké ! Même les guides sont chauds ! Après un repas bien arrosé, on monte dans les 4×4 direction le centre d’Uyuni. Premier arrêt dans une boîte. Quelques bières sur du reggaeton mais seul le dj beggaye dans le micro. Pas de karaoke en vue. On était beau dans nos tenues de rando pleines de sel au milieu du dancefloor. Camille va voir Mario, en espérant que le karaoké n’était pas une promesse à la bolivienne… Et bien non, on change d’endroit. Le bar est vide. La serveuse nous donne le livre des chansons. Presque tout est en espagnol sauf quelques classiques que l’on s’empresse d’écrire sur un bout de papier. C’est l’occas de goûter l’alcool local : le singani. On sirote nos chufflays sur fond sonore de gens saouls qui chantent Ti Amo. Le temps passe vite et demain le réveil va faire mal.
On rentre à 1h, pour se lever à 5h.
Jour 5 : Le désert de sel
C’est le jour J. Objectif lever de soleil, pas le temps de déjeuner, on se rend sur le désert. La pâteuse et le froid n’aident pas à émerger, mais une fois sur place, le spectacle est magnifique. On passe la matinée à profiter du Salar.
Après un dernier repas convivial, le temps des adieux. Puis direction une chambre à Uyuni pour se remettre tranquillement de ces cinq jours, des images plein la tête !
Bref, c’était un séjour incroyable dans une ambiance de colonie de vacances bonne enfant ! Groupe super, guides au top et paysages à couper le souffle. On va commencer à être exigents en terme de vue… Maintenant il est temps de se diriger vers La Paz pour des sensations plus extrêmes !
Aventures boliviennes à suivre,
Cam & Vico
Les photos de cet épisode sont juste superbes ! Un chouette séjour dans ce désert de sel que beaucoup de monde rêve de faite 🙂 C’est magnifique mais je continue ma lecture.
Super épisode peut être même le mieux. Les photos avec la perspective sont cool et la glissade en descente du volcan dû à la bibine assez fun