Épisode 21 : Survivre dans la jungle amazonienne.

Après avoir parcouru l’île de Pâques, nous partons à l’aventure dans la jungle amazonienne. Cet article raconte comment nous avons survécu au fin fond de la selva…

La recherche.

Nous sommes le 22 mai. Nous sortons de l’aéroport d’Iquitos et apercevons notre première horde de primates : les chauffeurs de taxis. Ils sont plus nombreux que les passagers de l’avion. On se serait cru sur le tapis rouge du festival de Cannes. Heureusement, nous étions préparés, prix et destination en tête. Nous acquiesçons au premier « MOTO-TAXIIII POR AQUI ! ». Le chauffeur traverse la horde hurlante, main levée pour ne pas qu’on le perde et insulté de toute part par la communauté des taxis.

À partir de ce moment, on se croirait en Thaïlande avec le climat brésilien. 10kms plus tard et 50L de sueur écoulés, nous arrivons à destination : l’hospedaje Neydita. Notre hôte nous accueille chaleureusement et nous donne quelques informations sur la ville et les tours dans la selva qu’il recommande. Notre objectif du jour est le suivant : trouver un tour de 4 jours au coeur de la forêt amazonienne, pour pas cher ! Nos activités doivent être variées telles la pêche aux piranhas, l’observation de dauphins roses, caïmans, tarentules, l’immersion à pied dans la jungle et avec en bonus une nuit en camping sauvage dans la nature.

Notre hôte nous met en garde sur le fait que de nombreuses agences mentent et que la qualité de leurs prestations est médiocre. Ça tombe bien, nous nous sommes renseignés au préalable. Nos guides, le groupe Facebook des français au Pérou et également notre cher couple de Nantais qui a tenté l’expérience il y a quelques semaines nous ont aidé à faire une pré-sélection de quelques agences.

Pour faire court, on a fait 4 agences. La première, plutôt orientée confort qu’expérience en immersion, est hors budget pour nous (85$/jour/personne). La seconde joue la carte de l’aventure, en nous emmenant plus en profondeur dans la forêt que les autres. La troisième, la plus recommandée, n’a pas d’agence physique. Le guide vient directement nous rencontrer à notre hôtel, répond à nos questions et s’en va. Pour la dernière, on se fait prendre en charge contre notre gré par un rabatteur de rue. C’est à ce moment qu’on comprend pourquoi toutes les agences nous demandent qui les a recommandées, en d’autres termes, à qui va aller la commission.

Nous choisissons Hitler. Ça parait bizarre, mais c’est le nom que lui ont donné ces parents. Non ils n’étaient pas pro-nazis, juste fans des militaires. Ils ont ouvert un livre d’histoire sans savoir lire et choisi un grand nom au hasard. Dommage. Bref, c’est la troisième agence et elle répond à tous nos critères à un prix imbattable : 100 soles/jour/personne #JeVousLaisseFaireLaConversionEnEuros. Départ demain 9h.

La découverte.

Hitler arrive, il est 9h. Il nous emmène en tuk-tuk jusqu’à l’embarcadère. On arrive au niveau du marché portuaire où l’on découvre les premières espèces locales : vers de cocotier, têtes de caïmans grillées et gros poissons en tout genre. On monte dans une lancha sans Hitler. Il nous abandonne après avoir récupéré le montant total du séjour. On est seuls avec le pilote, ne sachant pas du tout à quoi s’attendre…

À peine éloignés de l’embarcadère, on aperçoit nos premiers dauphins roses #LaChance. C’est moche. Prenez un dauphin, enlevez l’aileron, ajoutez des yeux de caïmans exorbitants et mettez un peau lépreuse et rosâtre et ça donne ça.

Cc je suis moche.

Ensuite, on s’arrête dans un refuge d’animaux récupérés du marché noir. Première activité touristique qui nous permet de voir de près de piranhas noirs (les plus agressifs), des poissons-aspirateurs, des caïmans, un anaconda et des tortues.

Après une heure de lancha, nous récupérons une famille de français et arrivons à destination. Eux, sont habitués au lieu, portent des bottes en caoutchouc et se dirigent vers autre petite barque. Nous, on est perdus. On nous dit d’enlever nos chaussures. On se dit : « cool, ils vont nous passer des bottes ». Que nenni ! En fait, il faut savoir qu’entre l’été et l’hiver, l’amazone monte/descend de 8 mètres. À ce moment, l’eau commence à redescendre mais est encore très haute. Il faut donc une barque pour arriver jusqu’au campement. Et pour monter dans cette barque, il faut marcher dans cette eau vaseuse et stagnante jusqu’à profondeur suffisante. Pieds nus. Sur le moment, on n’est pas trop en confiance. On se rendra compte plus tard que ce n’est qu’une mise en bouche.

Le quotidien.

On arrive au campement composé de six habitations sur pilotis : quatre dortoirs, une salle de bain et la cuisine/salle à manger. La chance, on a le seul lit double ! Les trois repas par jour ne sont pas très variés mais bien copieux. Pancakes au petit déjeuner. Riz avec poulet ou poisson pour le reste.

Pour ces quelques jours, on a diverses activités. En général une le matin et une autre l’après midi.

Nous sommes par exemple partis en lancha à la recherche des dauphins. C’est pas la meilleure activité, surtout quand on n’en trouve pas trop, mais ça permet de se promener sur l’amazone et de voir une jolie lever de soleil. Nous avons également fait une petite marche dans la forêt, où le guide nous a montré pas mal de plantes médicales qu’ils utilisent. Il y a en une pour tout : diarrhée, mal de tête, de dents, fièvre, poisons et même cancer. Nous en avons profiter pour visiter un petit village non loin du camp. Une soixantaine de personnes y vivent de manière autonome. Bananes, manioc, poissons et quelques autres fruits et légumes inconnus sont leur alimentation de base. Ils ont un peu d’électricité grâce à quelques panneaux solaires. Une école, un bar/discothèque et pas mal de maisons, tout ça sur pilotis. On avait l’impression qu’il y avait autant d’enfants que d’adultes.

Pendant la visite, le guide nous explique le rôle central du chaman dans chaque village. Le mec est docteur, kine, voyant, sorcier et psy. En gros, dès qu’une personne du village a un problème ou une interrogation, elle va voir le chaman. De ce qu’on a compris, pour nous, c’est un mélange entre un docteur (puisqu’il a quand même de vraies connaissances médicales) et un marabout (il fait aussi des rythes chamaniques pour purifier le corps et l’esprit). En fin de «carrière», le chaman choisit un apprenti et le forme, en général quelqu’un de sa famille, pour lui succéder.

À la fin de cette visite, alors que notre guide avait un match de foot sur le petit terrain vague au centre du village, des enfants sont venus nous chercher pour faire une partie. Superbe moment, à 5 contre 10, sur un terrain très boueux, évidemment tous pieds nus. Beaucoup de belles chutes sur ce terrain très glissant !

Pas loin de notre campement, une île héberge une réserve de singes en semi liberté. Nous y faisons une petite visite. La plupart des groupes de singes sont sauvages, mais certains sont plus chaleureux. Bon après, on va pas se mentir, ils viennent juste nous voir pour avoir plus de bouffe. De tout notre groupe, on remarque quand même que les bêtes ont une préférence pour Camille, allez savoir pourquoi…

Une autre activité des plus ludiques fut la pêche ! Alors, que peut-on pêcher sur l’amazone ? Des piranhas ! Pas très gros mais en grand nombre, ils se sont avidement jetés sur nos morceaux de poulets. Jamais pêcher n’a été aussi facile. Une branche, un fil, une bille de plomb, un hameçon et c’est parti. Ça mord direct, on perd quelques morceaux de poulets le temps de comprendre comment ferrer efficacement, mais une fois qu’on a pris le coup ça enchaine ! Nous voilà tous les six, au bout du bateau, à attraper notre repas du midi. Le guide nous aide à les décrocher en nous montrant leurs dents aiguisées. De retour au camp, on fait frire le tout et bon appétit !

La dernière nuit, un gros tremblement de terre a eu lieu. L’épicentre n’était qu’à quelques centaines de kilomètres dans la jungle. Magnitude 7.5. Pendant une bonne minute, toutes les cabanes se balançaient, comme sur un bateau. Tout le camp s’est réveillé (sauf Victor…), sans vraiment comprendre ce qu’il se passait. Selon les locaux, cela faisait bien longtemps qu’ils n’avaient pas eu un terremoto aussi gros !

La nuit.

L’aventure commence lorsqu’avec les trois autres aventuriers Munster, madame proutprout et notre guide Juan-Carlos partons installer notre campement au coeur de la jungle. Il est 15h30 quand on part du campement. Après deux longues heures de bateau pour s’enfoncer dans la selva, nous accostons sur une petite île. Il faut savoir que 30 minutes plus tard, il faut nous. Nous avons donc une demi-heure pour : trouvez de quoi installer le camp, l’installer, pêcher, faire du feu, cuisiner et manger ! Évidemment, c’est impossible. La priorité c’est tendre une bâche pour nous protéger de l’éventuelle pluie. Armés d’une machette, nous coupons lianes et arbustes. L’objectif : accrocher une grande liane entre deux arbres sur laquelle repose la bâche puis six piquets pour la tendre. On utilise aussi de plus petits piquets et lianes pour nos moustiquaires. Oui, on va dormir à même le sol avec pour seule protection de toutes bêtes en tout genre une bâche par terre et nos moustiquaires.

Après s’être essayés à la pêche sans succès, le guide forment deux équipes : team chasse et team feu. Camille commence par rejoindre la team chasse qui consiste à suivre le guide en étant impressionné par ses performances. Armé de sa lance, il harponne les poissons proches de la rive. Après avoir vu un serpent et s’être rendue compte de son inutilité, elle part rejoindre la team feu.

Victor, au commande de la team feu, fait face à une mission impossible. Un briquet, quelques feuilles de pq mais surtout, pas de bois sec. Facile d’allumer un feu mais impossible d’avoir des braises… Après une dizaine de tentatives, il faut réfléchir à une solution. Impensable de ne pas arriver à allumer un feu alors que notre guide chasse notre repas à la lance. Oh tiens, on est venu en bateau ? Et ce bateau, il a un moteur ? Hop, on siphonne quelques centilitres, on imbibe nos bouts de bois…. et cinq minutes plus tard, le feu est lancé. Ouf, on a gardé un peu de fierté (mais pas beaucoup quand même…).

Finalement, le guide revient avec une casserole pleine de poissons. En bonus, une grosse grenouille ! Il fait bouillir tout ça à la casserole, avec l’eau de la rivière et quelques pousses de manioc pendant qu’on se fait littéralement bouffer par les moustiques. Une fois que cela a bien bouillie, à table ! C’est délicieux. Le poisson est fin et le manioc cueilli quelques heures plus tôt bien fondant. Tout cela servit sur une belle feuille verte, genre feuille de bananier, avec de belles cuisses de grenouille en dessert.

Après ce repas inhabituel, nous partons pour une petite marche nocturne dans la forêt. On découvre ainsi nos compagnons pour la nuit : serpents, migales et autres araignées «stylées» (il y avait la même que dans Harry Potter). Pas très rassurant, surtout le serpent venimeux à 10m du camp, mais bon. Allons nous coucher.

La nuit en elle même n’a pas été si terrible. Pas de visite incongrue. Le pire a été la pluie, qui a mis à l’épreuve l’étanchéité de notre construction. Verdict : c’était pas étanche. Le réveil est un peu difficile mais le pire est passé ! Une belle expérience en tout cas.


Finalement l’article fourre-tout sera le suivant et le dernier du Pérou.

A bientôt,

Cam & Vico.

1 commentaire sur “Épisode 21 : Survivre dans la jungle amazonienne.

Répondre à pzscal lecoq Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *