Épisode 13 : Ilhabela. Une île, deux faces.

Retour aux bonnes vieilles habitudes. Papier, crayon, on va de nouveau écrire nos aventures. Et oui car la majorité d’entre vous (#3personnes #Top3 #PapaLorraineEtLAutre) ont exprimé en commentaire le manque insoutenable de lire nos articles.

Nous arrivons donc après environ 20h de bus à notre deuxième destination brésilienne : Ihlabela. Une autre île, proche ish de Sao Paulo. Sauf qu’Ihlabela a deux visages. La côte ouest est habitée, tandis que la côte est – ou atlantique – est quasi totalement sauvage.


Face 1 : Les touristes.

Aaaah farniente quand tu nous tiens. On arrive dans notre pousada, sorte de maison d’hôtes, enfin on sait pas trop comment ça marche… En tout cas, tout est propre, ventilo, cuisine équipée et le lit est confortable. Sauf que (et ça, on nous l’avait pas dit !) il pleut tout le temps ici ! Bon, c’est logique, c’est la saison des pluies. Du coup, en tant que touristes, on a fait ce qu’il y avait à faire : le fameux triangle chambre-supermarché-cuisine. Je vous explique un peu le concept. On se lève, on a faim. On a faim, on va au supermarché. On revient du supermarché, on cuisine. On cuisine, on mange. On mange, on va faire la sieste. En gros (comme nous).

On a quand même remarqué quelque chose d’assez étrange sur la météo ici. Il fait beau jusqu’à 16h, puis orage avec de grosses averses jusque 19h et enfin le soleil revient en début de soirée. Et ça, TOUS LES JOURS, sans exception. Et après quelques jours pour s’accoutumer à ces conditions météorologiques difficiles en tant que touristes, nous prenons les choses en main : on se trouve une excursion aux petits oignons.

Activité : Excursion en Jeep, Castelhanos.

Difficulté ★☆☆☆☆
Prix★★★★☆
Fréquentation★★★★★
Farniente★★★★☆
Risque★☆☆☆☆

Commentaire de Cam & Vico : Au programme, une Jeep qui nous récupère à la pousada et nous fait traverser la jungle avec quelques arrêts baignades dans des petits coins sympa. Évidemment, nous n’étions pas le seul groupe. Au début, on s’est dit que c’était bien organisé puisque à notre arrivée, le groupe précédent est parti. Puis une dizaine de jeeps ont débarqué et le petit coin de paradis est devenu une soupe de crème solaire et de repoussants à insectes. Le trajet continue, quelques arrêts avec cascades et points de vues. On monte tout de même à 700m d’altitude sur cette petite île. Puis, arrivés à notre destination, on est reçus (ou dirigés, selon le point de vue) vers les quelques restaurants présents sur la plage. Bon, on est pas encore 100% touristes, on avait prévu un pique-nique. Du coup, après-midi farniente sur une plage « sauvage » de l’autre côté de l’île (supposée être l’une des plus belles plages du Brésil). Super sympa, l’eau est limpide et à 30°, il ne fait pas trop chaud. On s’offre notre première Caïpi do Brasil ! Seul petit bémol, des petites mouches locales qui ont la fâcheuse tendance à mordre (mais genre elles font pas semblant, ça fait saigner quoi). Enfin, retour en fin d’après midi, juste avant l’orage, jusqu’à la pousada.


Face 2 : Les aventuriers.

Changement numéro 1 : le logement. En tant que bons backpackeurs, on se trouve une auberge de jeunesse proche de l’embarcadère. 12 lits supersposés dans une pièce, un petit déj, pas de wifi et surtout …. pleeeeeeein de moustiques ! Pour la première fois, Camille a sorti la moustiquaire imprégnée pour dormir. Mais l’ambiance est très sympa et les gens qui y travaillent parlent espagnol ! OUF on peut tenir une discussion !

Changement numéro 2 : l’activité ! Ouais, retour aux randonnées dans la nature ! On veut voir le côté sauvage de cette île. On a repéré une rando qui va sur l’un des sommets, à 1000m d’altitude environ. Ni une, ni deux, c’est parti !

Activité : Randonnée du Pic de Baepi

Difficulté ★★★★☆
Prix☆☆☆☆☆
Fréquentation☆☆☆☆☆
Farniente☆☆☆☆☆
Risque★★★★★

Commentaire de Cam & Vico : Essai numéro 1 (ça annonce l’échec DI-RECT). Maps.me disait 2h30 pour monter au Pic de Baepi. En général, il a raison. On part donc de l’auberge à 14h pour être au sommet en fin d’aprèm et voir les lueurs du soleil couchant. On sort du bus, l’ascension démarre avant même que le sentier n’ait commencé. On doit gravir une ruelle qui semble être une pente à 45°. 1km, 200m de dénivelé. En haut, le début du sentier. On voit une petite cabane avec une touffe de cheveux qui dépasse. La gardienne nous demande ce qu’on vient faire là à 15h. On se dit qu’il est plus sage d’aller seulement jusqu’à la cascade qui se trouve à une heure de marche vu que l’orage arrive bientôt. Elle nous fait un petit topo :

  • Y’a plein de chemins, c’est très facile de se perdre. Il faut un guide ou une carte/gps pour s’y retrouver. On a Maps.me c’est ok !
  • Certains chemins avec les orages quotidiens ont potentiellement disparus suite à des éboulements ou des chutes d’arbres. AH !
  • Il y a trois espèces de cobras venimeux. AH !
  • En cas d’orage, faites vite demi-tour, vous pouvez mourir d’un éclair. Stylé !
  • Voici mon numéro en cas de problème.

Voilà ce qu’on a compris, entre son anglais approximatif, notre compréhension inexistante du portugais et ses petits dessins. Puis elle nous donne deux bâtons et nous montre un talus en nous disant « le sentier débute ici ». AH ! Bah on y va quand même. Là, vous vous dîtes : oh les fifouuuus. Ouais, on est comme ça nous.

Bref, les premières minutes sont cool : le sentier est balisé et unique. On s’enfonce petit à petit dans la jungle. Il y a plein de jaca, ce fruit exotique brésilien (cultivé majoritairement en Asie). Beaucoup pourrissent par terre et ça pue vachement. Au bout de 10mn, on check le GPS, on s’est déjà trompé de chemin. On revient en arrière, normal. Ça ressemble plus à un passage pour petits animaux qu’à un chemin. La forêt se densifie, il commence à pleuvoir, mais on progresse. L’ambiance n’est pas des plus rassurantes mais c’est magnifique. Le short c’est pas ouf, des herbes/branches nous touchent constamment.

– AAAAAAAAAAH ! s’écria Victor, sentant que quelque chose s’aggripe à son mollet.

– QU’EST CE QU’IL Y A ? C’EST QUOI ? C’EST QUOI ? dit Camille en prenant la fuite, effrayée.

– En fait c’est une branche. Mais ça fait plaisir. Je vois que je peux compter sur toi…

Puis, on reçoit plusieurs messages de Cris.

Cimer Cris, ça rassure !

De toute manière, on commençait à y penser. Le soleil disparu, la forêt est vite devenue très sombre et ce n’était ni pratique, ni rassurant. On revient sur nos pas, puis retour à l’hôtel. Mais on lâchera pas l’affaire si facilement.

Essai n°2. Cette fois-ci, il est 9h30 quand on part de l’auberge. 10h30, Cris nous accueille de nouveau. Elle nous redonne nos bâtons. (Attention, leur utilité n’est pas à sous-estimer…) Le temps est au beau fixe pour l’instant. Maps.me nous annonce 2kms, 1h15 pour arriver à la cascade. On a mis 2h30. Passé le point de la veille, on a attaqué les choses sérieuses. Plus on avançait, plus on comprenait les mises en garde de Cris. On a dû rebrousser chemin plusieurs fois. Et même quand on était sur le bon chemin, on n’était pas sûrs d’y être.

Trois fois, on a même hésité à faire demi-tour. La première fois, un arbre mort bloqué complètement le passage. On est passé en dessous (#CommeSurLaVidéo). La deuxième fois, un glissement de terrain au niveau de la petite rivèrent nous empêchait de suivre le sentier. On y a vu des mus de serpent, c’est humide et boueux, beuuuurk. Demi-tour, on trouve un autre chemin. Enfin, la troisième fois, on commençait a en avoir un peu marre, ça faisait deux heures et on avançait pas quand on tombe sur un autre arbre. De plus, il était impossible de voir l’état du chemin après cet arbre.. Vous nous prenez pour des fragiles ? Vous n’étiez pas dans l’ambiance jungle sauvage, araignées et serpents, sans réseau…

On continue quand même. Le sentier est de plus en plus dégelassent et glissant, puis devient même invisible. Victor exploite tout le potentiel de son bâton. Il frappe le sol un mètre devant afin de faire fuir insectes et reptiles. Il éloigne deux araignées puis tombe nez à nez avec un cobra. Il était si vif (le cobra) que Camille ne l’a même pas vu. Imagination de Victor ? Je ne pense pas. En effet, quelques dizaines de mètres plus tard, c’est un second serpent qui réagit au signal du bâton. Long d’une vingtaine de centimètres, nous avons pu l’observer s’éloigner tranquillement. Finalement, on commence à entendre de l’eau coulait. On s’approche de la cascade. Un dernier petit quart d’heure et nous y voilà. Ça va qu’elle est belle ! Apparement on pouvait meme s’y baigner mais on n’a pas trouvé ce chemin là…

Le retour est beaucoup plus rapide. Normal, on s’est perdu que deux fois et on a croisé qu’un seul cobra ! Le plus gros qu’on ait vu d’ailleurs. Le genre noir et jaune qui mesure 1m50. EASY quoi ! On fait un petit selfie avec Cris et on repart dans notre auberge.


En tout cas, on a bien aimé cette petite île et ses deux ambiances. Maintenant on va temporiser un peu notre montée vers Rio. Et oui, avec le carnaval, tous les prix sont doublés, et ça nous fait un peu chier quoi. Du coup, on se prend quelques jours dans un petit AirBnb dans la banlieue de Sao Paulo avant de retrouver notre prochaine auberge à Rio.

On se retrouve au carnaval,
La bise
Camille et Victor

3 commentaires sur “Épisode 13 : Ilhabela. Une île, deux faces.

  1. C’est sympa cette petite île !! Mon dieu la randonnée que vous avez fait après ça aurait été sans moi … quand je lis Cobra déjà je suis pas bien !!! ahah ! Je reprends tranquillou la lecture de votre blog, enfin j’ai le temps, je vois que tout se passe toujours aussi bien et toujours un plaisir de voir ce que vous partagez 🙂 Bisous les loulous

  2. J’ai hâte de savoir qui va sucer le venin de l’autre à la prochaine croisée de serpent. J’espere que vous allez survivre. Je me sens comme une enfant perdue dans Jumanji quand je lis vos aventures. Cela m’emeut particulièrement.

    Top 3 forever
    Love de vous.

  3. Mes élèves adorent vos vidéos, mais moi je préfère vos écrits … conflit de générations 😂😂😂. Bon Carnaval à tous les 2, bises

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